L’anxiété de séparation est le trouble du comportement qui constitue le second motif de consultation comportementale.
Ce trouble apparaît lors de l’absence du ou des maîtres chez le jeune chien ou l’adulte. Cette affection se traduit par des destructions matérielles, des vocalises (pleurs, aboiements, gémissements) et des troubles de l’élimination (urines et/ou de selles). Dans certains cas, le chien pourra avoir un comportement exploratoire exacerbé ou absent, être anorexique, se lécher un membre, arrêter de jouer. Ainsi dans ces derniers cas, le propriétaire trouvera en rentrant une gamelle pleine, des jeux toujours à la même place.
Ainsi, un chien qui à votre retour vous couvrira d’affection et ne vous lâchera plus d’une semelle sera une chien suspect d’anxiété de séparation. Les traductions de l’anxiété (destruction, élimination, exploration exagérée) apparaissent le plus souvent dans la demi-heure suivant le départ des maîtres.
L’hypothèse la plus probable serait que l’anxiété de séparation naisse d’une inaptitude du chiot à gérer une nouvelle phase de stress. Cette incapacité est individus dépendante et étroitement lié au potentiel génétique et au vécu du chiot. Le comportement des maîtres n’étant pas la cause de cette affection, c’est pourtant sur lui que repose le traitement.
Le traitement de ce trouble comportemental associe traitement médical et dressage du chiot. Dans un premier temps, en traitement médical l’utilisation des diffuseurs ou des colliers à base de phéromones apaisantes. Chez les chiens réceptifs, ces produits ont l’avantage d’apaiser l’animal sans risque de somnolence.
En cas d’inefficacité des phéromones, l’utilisation sous contrôle vétérinaire de médication quotidienne par voie orale de principes actifs naturels dans un premier temps.
Le but du traitement est donc double : délivrer le chien de l’anxiété grâce aux médications et lui apprendre à rester seul.
Voici quelques conseils de dressage à appliquer :
𝗦𝘂𝗽𝗽𝗿𝗶𝗺𝗲𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝘀𝗶𝘁𝘂𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗱𝗲́𝗰𝗹𝗲𝗻𝗰𝗵𝗮𝗻𝘁𝗲𝘀 : absence des maîtres Eviter au chien de rester seul sauf durant les phases de thérapie. Amener le chien au travail, le faire garder (pension, voisin, famille)
𝗦𝘂𝗽𝗽𝗿𝗶𝗺𝗲𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝘀𝗶𝗴𝗻𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗱𝗲́𝗽𝗮𝗿𝘁 : Chien observateur = rituel de départ appris induisant une montée de l’anxiété avant même le départ des propriétaires.
2 solutions : réaliser les rituels de départ mais sans partir (rupture du lien rituel/départ) ou supprimer ce rituel afin de dérouter le chien
𝗦𝘂𝗽𝗽𝗿𝗶𝗺𝗲𝗿 𝗹𝗲 𝗿𝗶𝘁𝘂𝗲𝗹 𝗱𝗲 𝗿𝗲𝘁𝗼𝘂𝗿 : Fête exagérée de l’animal : ne pas le caresser ni le congratuler au risque de renforcer ce comportement = il faut ignorer le chien jusqu’à son retour au calme. En cas de dégâts, il ne faut en aucun cas réprimander le chien sans quoi son anxiété se renforcera. Un chien soumis à l’arrivé des propriétaires ne fait pas l’aveu de ces fautes mais appréhende déjà sa punition.
𝗔𝗺𝗲́𝗹𝗶𝗼𝗿𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝘂 𝗰𝗼𝗻𝗳𝗼𝗿𝘁 𝗱𝘂 𝗰𝗵𝗶𝗲𝗻 : (30 minutes avant le départ) Laisser des objets simulant la présence des propriétaires comme du linge imprégné de leur odeur (attention à ne pas le réaliser au départ sans quoi ce geste appartiendra au rituel de départ), disposer des jeux notamment les jeux préférés du chien avant le départ
𝗦’𝗼𝗰𝗰𝘂𝗽𝗲𝗿 𝗱𝘂 𝗰𝗵𝗶𝗲𝗻 𝗮𝘃𝗮𝗻𝘁 𝗹𝗲 𝗱𝗲́𝗽𝗮𝗿𝘁 Délivrer nourriture et exercice avant le départ. S’assurer de la réalisation des déjections avant le départ
𝗧𝗿𝗮𝗶𝘁𝗲𝗿 𝗹𝗮 𝗱𝗲𝗺𝗮𝗻𝗱𝗲 𝗱’𝗮𝘁𝘁𝗲𝗻𝘁𝗶𝗼𝗻 Les attentions données au chien en votre présence (caresses, compliments) disparaîtront en votre absence renforçant l’anxiété du chien. Il ne faut donc pas répondre aux demandes de caresse chez un chien atteint d’anxiété de séparation en ignorant totalement ces demandes.
𝗗𝗲́𝘀𝗲𝗻𝘀𝗶𝗯𝗶𝗹𝗶𝘀𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 But : apprendre au chien que rester seul n’est pas douloureux. Mise en œuvre : habituer le chien à rester seul d’abord sur des périodes très courtes puis de plus en plus longues toujours de manière progressive pour éviter tout risque de rechute. D’abord commencer le chien dans la même pièce puis en sortir avec porte ouverte puis porte fermée.
Autre cas :
𝗔𝗻𝘅𝗶𝗲́𝘁𝗲́ 𝗱𝗲 𝘀𝗲́𝗽𝗮𝗿𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝘂 𝗰𝗵𝗶𝗲𝗻 𝗮̂𝗴𝗲́ :
Cette anxiété arrive le plus souvent sur des animaux très âgés ne supportant plus de dormir seul ou de rester seul dans une maison. Un déséquilibre biochimique, le vieillissement du système nerveux central sont autant d’étiologies qu’il faut inspecter.
Dans ces deux cas, les traitements seront les mêmes que dans le cas de l’anxiété de séparation du chiot. La désensibilisation sera plus difficile à mettre en œuvre chez le chien âgé.